"Allongée paisiblement sur le tapis doux du souvenir, je me suis, malgré moi, laissée emporter et transporter le long de la rivière des jours qui passent et ne se ressemblent guère. La vie ne serait donc qu'un simple jet ? Tout me parait si lointain et proche à la fois. Balayée par les vents du nord qui m'ont glacée et ceux du sud qui passaient pour me réchauffer le cœur quand tout me semblait froid.

A travers ces chemins sinueux, j'ai choisi de traverser le plateau de la patience avec une certaine sérénité. Réfugiée sous la cascade de l'isolement quand les nuages s'annonçaient orageux, je me ressourçais, avec calme, et reprenais le cours de ma navigation pour accoster et amarrer le temps de la réflexion nécessaire.

Bien sûr que la vie est changeante ! et le voyage est semé de paysages aussi fantastiques qu'effrayants.

Quelquefois, se retrouver face au tunnel de la peur, lorsque l'on sent que la terre s'effondre sous nos pieds, avec cette sensation d'abominable injustice ; un vide immense nous envahit et là alors, la lutte pour l'espoir s'engage. Il n'est d'autre solution que de chercher la lumière au bout de cet espace noir. Si seule face à ce mur de désespérance, même le brouillard s'avère une perspective. 

Puis, au loin, le phare de l'avenir nous éclaire enfin de sa lumière radieuse... la joie revient... le rideau du nouveau décor se lève à nouveau.

Il ne faut pas craindre ces tentations, ces plaisirs que nous offre l'ascenseur des délices... Tout s'en va un jour et tout revient un autre jour.

Les bras ne sont pas faits pour être éternellement baissés... La course à la vie n'est jamais finie... à nous l'imagination. Une forêt n'est pas toujours sombre ; de magnifiques clairières peuvent être découvertes et apporter la paix intérieure tant espérée."

 

Christine Trividic

 

 

Ostende et la mer du Nord

A 10 ans

Il a 10 ans tout juste et ce sont ses premières vacances à la mer, à Ostende

Il est accompagné de ses parents

Quel plaisir d’apercevoir cette étendue d’eau immense,

Cette plage de sable blond

C’est très impressionnant

Il s’approche avec excitation du bord de l’eau

Il y a du vent ce jour-là,

La mer recouvre ses pieds nus d’une eau fraiche qui l’intrigue

Le vent lui fouette le visage

C’est une découverte pour lui

Il ne sait pas nager et est comme déséquilibré par le ressac

Il s’accroupit et ses mains jouent avec l’eau et le sable

Ce serait si bon si c’était l’été

Il pourrait s’allonger, faire des châteaux de sable, jouer au ballon sur la plage

 

A 30 ans

Il a 30 ans et est papa d’un petit garçon

Depuis plusieurs mois, il songe à faire découvrir la plage de son enfance à son fils

Sa première découverte à Ostende avec ses parents

Quelle sera la réaction de son fils ?

Les voilà sur cette belle plage

C’est la mer du Nord et toujours ce même vent plutôt froid

L’impression est différente sur son visage

Il se souvient très bien du vent qui fouettait ses joues et ses pieds nus dans l’eau

Une impression de déjà-vu… c’est à la fois drôle et touchant

Il observe son fils émerveillé, courant sur le sable, emporté par la force du vent et s’approchant tout près des vagues

Il s’imagine à 10 ans, c’est lui qu’il voit

 

A 70 ans

La vie est passée comme un éclair

Il est invité pour ce début d’automne avec ses enfants et petits enfants sur la côte Nord

Un petit week-end en famille, histoire de revivre avec eux ces souvenirs sur la plage d’Ostende

Il fait déjà frais et comme a 10 ans, le vent ne semble pas avoir changé

Sa peau est moins fragile aujourd’hui, les sensations sont différentes

Mais il repense encore à cette première découverte qui l’avait tant marqué

Il est assis sur un banc face à la mer et observe ce petit fils

Faire des cabrioles et courir dans les vagues

L’âge faisant, il repense au temps de son enfance et ce n’est pas si loin après tout

 

 

Sisyphe contemporain

 

Tout ça est arrivé de façon très progressive

Au début, je me sentais fatiguée, épuisée, pas d’envie de me lever le matin

Et les mauvaises pensées se sont accélérées, ont envahi ma tête

Je luttais chaque jour… mon combat était ardu

J’étais comme emportée, transportée par cette fumée noire qui s’infiltrait sournoisement

Mais que vais-je devenir ?

Je ne suis plus « moi » ; je ne me reconnais plus !

Je suis pourtant persuadée, par moment, que je vais me sortir de ce brouillard

Cela fait maintenant plusieurs semaines que je « survis » en quelque sorte

Et ce matin, miracle, le ciel me semble plus bleu

Je me surprends à observer la nature et cela m’enchante presque

Comme cela… oui, reste comme cela…

Tout redevient pratiquement comme avant

Ce serait ça le bonheur ?

Sentir l’espoir d’un renouveau de vie, une perspective de mieux-être ?

Et ce matin, allez savoir pourquoi…

Le ciel est à nouveau gris

C’est reparti, je le sens… c’est reparti pour une nouvelle expérience difficile à vivre

Cette maladie ne me laissera donc jamais en paix !

Comment lutter contre ce cauchemar ?

Aurais-je assez de force pour résiste à cette torture, cet enfer mental que m’impose la vie ?

 

Le rocher : les pensées noires

Le châtiment : recommencer chaque jour la lutte

La résistance quotidienne

 

 

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