Dès potron minet
Le chat ronronne autour du potiron
Potiron ronron petit patapon
Il se couche , se frotte
L'entoure avec amour
De ses deux pattes
Aux griffes prêtes à jaillir
...S'il veut bien jouer !
L'escargot est plus doux,plus discret
Il glisse furtivement sur cette surface
Qu'il lubrifie savamment
De sa bave traînante
"Essayons d'éviter ce félin intrusif
, Qui ne connait la poésie
Qu'à travers les recettes des livres de cuisine".
La matinée est bien avancée maintenant
Un papillon blanc bat des ailes
Dans la lumière du soleil montant
Autour de la fleur du cucurbitacée
Dans l'espoir d'y plonger sa trompe
Et de siphonner
Une bonne rasade du précieux nectar.
Le soleil atteint son zénith.
Le félin qui ne dormait que d'un oeil
Se réveille soudain
"Ce papillon insolent est amusant
Serait-il joueur?"
Ah mais non , il y a mieux
Une mésange bleue
Elle aussi attirée
Par la couleur orangée
Du potiron bien mûr
Vient virevolter espérant
Prendre sa part du festin.
Le roi soleil s'installe maintenant
Voluptueusement dans sa longue descente.
Tout ce ballet de fins connaisseurs
Ne peut que faire se rengorger
Le potiron bien rond petit patapon
Doré toute la journée par la chaleur du soleil
Il va bien dormir et demain
Sera encore une belle journée.
Le temps circulaire et le temps linéaire.
Il est cinq heures
Paris s'éveille
Il est cinq heures
Je n'ai pas sommeil
Les ouvriers sont déprimés
Les journaux sont imprimés
On a marché sur la lune
C'est le titre de Libé.
Il est cinq heures
Paris s'éveille
Il est cinq heures
Je n'ai pas sommeil
Les ouvriers sont toujours déprimés
Et les journaux imprimés
Election du nouveau président
C'est le titre de Libé.
Les travestis sont rhabillés
Il est cinq heures
Les journaux sont imprimés
Fin de la guerre en Algérie
C'est le titre de Libé.
Il est cinq heures
Paris s'éveille
les ouvriers sont encore déprimés
Les journaux toujours imprimés
L' IA entre dans nos vies
C'est le titre de Libé.
Il est cinq heures
Paris s'éveille
Je n'ai toujours pas sommeil
Et les journaux toujours imprimés
Un homme sur Mars
C'est le titre de Libé.
Il est cinq heures
Les stripteaseuses sont rhabillées
Les ouvriers sont toujours déprimés
Les journaux toujours imprimés
Le temps des cerises est arrivé
C'est la dernière de Libé
Et moi je vais me coucher!
novembre 2025
Parabole de la répétition
Une nouvelle feuille blanche
Un pinceau dans la main droite
Un trait puis un autre
D'abord maladroits
Puis répétés répétés
Petit à petit l'harmonie apparaît
Tous les jours une nouvelle feuille
Le même pinceau
Les mêmes traits répétés toujours répétés
L'harmonie s'installe
L'harmonie s'épanouit
L'harmonie devient harmonieuse
Mais il ne faut pas arrêter
Les traits toujours et encore répétés
La main de plus en plus souple
Ne réfléchit plus n'hésite plus
La main totalement docile
Ces tracés sont de plus en plus appréciés
De plus en plus recherchés
Par un public averti totalement conquis
Prêt à y mettre le prix
Un jour un curieux avança:
"-C'est cher pour cinq minutes de travail"
"-Non monsieur,
pas cinq minutes ...mais cinquante ans...!"
novembre 2025
Trois âges de la vie
Aujourd'hui c'est repos forcé.La maîtresse est malade,personne ne peut la remplacer et les enfants doivent rester à la maison.Chouette se dit le petit ¨Pierre , 8 ans , je vais pouvoir regarder le dessin animé que j'ai eu à Noël dernier et qui s'appelle "Le petit chaperon rouge". Pierre maîtrise déjà bien la technologie;il met le DVD dans le lecteur,s'installe confortablement et assiste un peu effrayé à cette histoire terrible:Le gentil chaperon rouge apporte à sa grand mère un morceau de galette et un pot de beurre.Mais en chemin elle s'attarde,désobéit à ses parents,rencontre le loup qui va la précéder chez la grand-mère,la dévorer puis attendre l'arrivée du petit chaperon rouge pour la dévorer à son tour.Pierre effrayé par cette issue se dit que s'il doit un jour partir seul en forêt,il ne s'arrêtera pas pour parler avec n'importe qui.
Pierre a 28 ans.Il vient d'épouser Elisabeth dont il est très amoureux.Ils emménagent dans leur nouvel appartement.Ce jeudi il a pris son jeudi après-midi et seul il déballe les cartons qu'il a retrouvés dans le garage chez ses parents.Il retrouve avec surprise ce vieux DVD de son enfance qu'il avait oublié depuis longtemps,le petit chaperon rouge.Curieux il remet le vieux disque oublié dans le lecteur de son ordinateur portable et le regarde à nouveau.Tiens, c'est bizarre,je ne me souviens pas du tout d'avoir vu ça comme ça:Pierre sent confusément qu'il faut qu'il aille chercher plus loin derrière ce loup vorace et cet-te petite fille désobéissante.Mais Elisabeth rentre de son travail,Pierre range le DVD et se dit en lui-même qu'il y réfléchira plus tard quand il aura un moment à lui.
Pierre a 78 ans.Tout à sa tristesse,il vient d'enterrer Elisabeth la semaine dernière.Il repense avec nostalgie aux années de bonheur passées ensembles.Aujourd'hui il fait un peu de tri et de rangements dans ses souvenirs et,allez savoir pourquoi,il retombe sur ce vieux DVD de son enfance,qui était tombé dans les oubliettes de sa mémoire depuis belle lurette.Il se souvint alors l'avoir laissé en plan il y a bien longtemps,au début de leur mariage.Il le réintroduit alors dans le lecteur incorporé à la TV grand écran qu'ils regardaient souvent le soir au coin du feu avec Elisabeth.Tout à coup,avec le recul,tout lui parut limpide.Ses recherches sur internet sur la symbolique des contes ne firent que lui confirmer ce qu'il ressentait profondément : Ce loup rusé et cruel décrit par Charles Perrault n'est en fait qu'une allusion symbolique,une métaphore dirions-nous littérairement parlant, une allusion dirions-nous plus prosaïquement à la dénonciation d'un acte que nous désignerons crument parle terme d'inceste.
octobre 2025
Voyage intérieur
Telle la route de la soie
Passant par Samarcand
La route de mon moi
Est jalonnée de demandes
D'incertitudes en incertitudes
Se construisent des vérités
Qui ne vivent vérités
Que le temps de devenir absurdes.
Dans la forêt des doutes maintenant pénétrée
Des elfes m’interpellent, incongrus
De leurs raisonnements ils m'embrouillent
Ouyouyouille
Comment vais-je m'en tirer?
De port en port de fortune
Ma besace s'est chargée
D'encore quelques vérités
Quelques vérités est-ce bien sûr
Je commence à en douter
A force de certitudes
On finit dans la perplexité.
J'avance encore et encore
Vers d'inconnus rivages
Des sirènes aux chants aguicheurs
Me promettent des avenirs radieux
Qui ne seront que des mirages
J'apprendrai encore et encore
Ces rivages des délices
N'étaient que pure malice.
Fort de ce périple
Dans cette jungle sans loi
Ma malle bien remplie
De savoir et d'avoir appris
Une certitude m'est venue
De tout ce que j'ai appris
Ce que je sais
C'est qu'en fait je ne sais rien.
Rôles
" C'est la java bleue
La java la plus belle...
Celle qui ensorcelle..."
" Ah le petit vin blanc
Qu'on boit sous les tonnelles
Quand les fille sont belles
Du côté de Nogent...."
Charles enchaînait les rengaines connues viscéralement de tout le monde.
Il avait bien choisi son emplacement , station Concorde , couloir correspondance
Montparnasse.Les badauds s'agglutinaient , chacun battant du pied la mesure.Il
était vêtu de vieux oripeaux sales et élimés , coiffé d'un béret usé jusqu'à la corde.
Des lunettes noires aveuglaient son regard . Une vieille écuelle pour chien , toute
cabossée tendait son ventre bombé à l'obole sollicitée . Beaucoup y allaient de leur
petite pièce ..." Il le mérite bien...S'il ne boit pas tout il pourra peut-être manger ce soir..."
"...Pouvez vous nous jouer Milord de Piaf ? " interrogea un homme d'âge mûr ...
"...Pas de problème allons-y pour Milord..."
Charles enchaîna
"...Mais vous pleurez Milord..."
devant un public de plus en plus enthousiaste ....
Demain il reprendrait sa place de chef de service à l'Hôpital Bichât ,
avec son costume sur mesure et ses souliers vernis.
Depuis le temps qu'il rêvait de cette escapade , sa soirée était vraiment réussie.
Le cabinet du médecin
Henri pénétra dans le cabinet du médecin à son invite lorsque ce dernier vînt le chercher
dans la salle d'attente . Lassé d'entendre à chaque appel " nous ne prenons pas de nouveaux
patients il était trop heureux d'avoir trouvé un praticien qui veuille bien le recevoir . Le médecin
d'un signe de la main l'invita à s'assoir . Retournant lui même à son bureau il pratiquait de grands
moulinets avec le bras gauche tout en se tenant l'épaule de la main droite.
-"Ah ...! Saloperie de tendinite..." l'entendit-il souffler..." C'est encore pire qu'hier..."
Henri attendait calmement de pouvoir exposer les raisons de sa venue .
- "...Je n'aurais pas dû jouer si longtemps au tennis hier , j'ai souffert le martyr toute la nuit ..."
-"...Bon , qu'est-ce qui vous amène...?"
-" Eh bien voilà , Docteur , je suis nouveau dans la région et...."
-"...Et puis rien n'y fait , les anti-inflammatoires me bousillent l'estomac...Vous jouez au tennis...?..."
- "...Euh...Non Docteur...J'y ai joué plus jeune..."
-"...Ah...Vous êtes nouveau dans la région...Vous venez d'où...?..."
-"...J'étais à bordeaux il y a quelques encore mois..."
-"...Il y a de bons joueurs par là Mais ça me fait vraiment un mal de chien...Si vous êtes nouveau
vous ne connaissez pas un bon ostéopathe par ici...?..."
-"...Euh ... non , désolé Docteur..."
-" C'est pas grave...Tenez , vous me ferez une prise de sang et revenez me voir avec les résultats...
donnez moi votre carte vitale et 30 Euros Vous pouvez pas imaginer comme ça peut faire mal...!"
Rôles
Je me suis levé, lavé, rasé, habillé,
J'ai pris mon vélo, j'ai pris le métro,
Je suis parti pour le boulot.
Les chiffres j'ai bien alignés,
Toutes les bonnes cases j'ai cochées,
Les résultats au chef j'ai donnés.
Au dîner je suis allé,
Sans faim j'ai consommé,
Sans fin j'ai parlé.
Le soir je suis rentré,
Dans le miroir me suis regardé.
Dans le miroir me suis demandé
Qui est cet inconnu qui me regarde?
.
Mars 2025
Jean-Louis D.
Les mangeurs de pommes-de-terre, V. Van Gogh
La lumière crue sculpte au burin
Les ombres et lumières
De ces visages marqués aux traits grossiers.
Le peintre use ici d'une palette étroite
Où dominent les couleurs terre
Rappelant par là l'essence même des personnages.
L'ambiance est créée par les nuances claires obscures de l'éclairage.
Du plafond descend une lampe à pétrole
Dont la lueur de la flamme,
Qu'on devine vacillante,
Rebondit sur l'abat jour métallique
Mettant ainsi en pleine lumière
Au centre de la scène :
Le plat de pommes de terre.
C'est ce même plat de pommes terre
Qui, à son tour, éclaire les visages
Des personnages présents,
Laissant deviner la vie dure de ces paysans,
Aux traits marqués, aux expressions muettes,
Mais semblant en dire tant.
On sent sans la toucher
La rugosité de la toile grossière
Dont sont faits leurs vêtements.
Nulle lumière ne parvient des fenêtres.
L'atmosphère suggère la pose du dîner du soir
Après une longue et dure journée de labeur.
Trois femmes ,dont une semble encore une enfant,
Et deux hommes, donc peut-être une famille,
Se partagent ce plat de pommes de terre,
Accompagné d'une tasse de café,
A moins que se ne soit qu'un vulgaire ersatz ,
Seul moment un peu réconfortant de la journée.
Certes, si Vincent Van Gogh devint par la suite
Le peintre de la couleur, et même des couleurs,
Possiblement sous l'impulsion de son frère Théo,
Il réussit, dans ce tableau des mangeurs de pommes de terre,
Avec une palette étroite et des couleurs sombres,
A nous faire ressentir les sentiments et émotions
De ces "gens de peu"
Autour de ce repas modeste mais partagé.
fév 2024
Street-Art
Ainsi que Boris Vian affirmait :"l'humour est la politesse du désespoir, je dis que l'art peut maquiller la banalité voire de la laideur.
J'aime ces calligraphies aux milles formes et couleurs qui recouvrent les murs décrépis et hideux.Les paysages urbains sinistres défilent sous mes yeux hagards dans le train de banlieue bondé qui m'emmène au bout de nulle part.Un gorille énorme aux yeux exorbités et aux lèvres lippues rouge écarlate jaillit soudain de la bouche d'un tunnel.On appelle cela le street-art...
J'aime le coup de trait épuré tracé d'une main sûre et habile sur les parois obscures de la grotte qui en deux courbes fait revivre le bison déchainé.
J'aime la touche empâtée du pinceau de Toulouse-Lautrec qui m'invite dans ce bordel aux odeurs acres et couleurs crues.
J'aime les dessins en noir et blanc de Tardi des tranchées de 14-18 ruisselantes du sang de toute une génération fauchée en pleine jeunesse qui me prennent aux tripes.
L'art ici,essentiellement sous sa forme graphique me fait revivre et peut-être accepter une grande partie de la misère humaine en la repeignant de son vernis poétique.
HUMEURS OPIACÉES AU LOTUS BLEU
UNE FARANDOLE DE VERS À SOIE , EN RIBAMBELLES ET À LA QUEUE LEU LEU , SERPENTE
EN REPTATIONS ONDULANTES DANS LES RUELLES SINUEUSES MAIS ENSOLEILLÉES DE CETTE CITE LACUSTRE , TELLE UN DRAGON SANG ET OR LORS DE SA SORTIE ANNUELLE DU NOUVEL AN CHINOIS ,ENCERCLANT DE FOLLES ARABESQUES UNE FOULE ENIVRÉE DE MANDARINS REVÊTUS DE TISSUS FLAMBOYANTS.
DE CETTE FOLLE FARANDOLE JAILLIRA TEL UN FEU D’ARTIFICE UNE NUÉE MULTICOLORE
DE PAPILLONS EXHUBÈRANTS CÉLÉBRANT LA RENAISSANCE DU TEMPS EN CE NOUVEL AN CHINOIS.
nov 2024
Je suis entré dans l'incertitude
en poussant la porte de l'église
c'est par les mots que vient le questionnement
Je suis entré dans le questionnement
en poussant la porte de l'école
c'est par les mots que vient le raisonnement
Je suis entré dans le raisonnement
en poussant la porte de la faculté
c'est par les mots que vient le doute
Je suis entré dans le doute
en poussant la porte de la liberté
c'est par les mots que vient la diversité
Je suis entré dans la diversité
en poussant la porte de la nature
c'est par les mots que vient l'universalité
Je suis entré dans l'universalité
en poussant la porte de l'université
c'est par les mots que vient la faculté
Je suis entré dans la faculté
en poussant la porte de la difficulté
c'est par les mots que vient le jeu
Je suis entré dans le jeu
en poussant la porte de la facilité
c'est par les mots que vient le hasard
Je suis entré dans le hasard
en poussant la porte de la certitude
c'est par les mots que vient la nécessité
Je suis entré dans la nécessité
en ouvrant la porte de l'univers
c'est par les mots qu'on finit par se paumer.
13 AVRIL 2023
A la manière d’ Apollinaire...
Du pigeonnier si haut perché
Une plume s’est envolée
Du ramier elle s’est détachée
Pour qu’à venir inspiration
M'apporte doucement à foison
‘’Pour s’envoler il faut d’abord sauter dans le vide...”
Certes, mais qu'est-ce que le vide ? Par définition, c'est là où il n'y a rien. Mais comment sauter dans rien ? je peux sauter dans la piscine, sauter sur une mine, sauter à pieds joints, sauter à la corde, mais sauter dans RIEN ? Et qu'est- ce que c'est que RIEN ? Rebondirai-je et comment en sautant dans rien je m'envole donc j'existe !... C'est une forme d'incarnation... je ne m'appuie sur rien pour prendre mon envol...Hum... Il faut avoir confiance …
Extraits de’’ La réflexion de l'oisillon au bord du nid ‘’ (tome I chapitre 3)
Une fois n'est pas coutume, je me réveillais dès potron-minet et sautais comme un cabri dans mes baskets. Une jolie fleur dans une peau de vache m'avait attiré avec sa taille de guêpe dans un dans une véritable souricière. Malgré le froid de canard de ce matin blême, je courais comme un zèbre me jeter dans la gueule du loup. Je me faisais in petto un grand film dont j'étais le héros triomphant. Hélas la belle n'était pas au rendez-vous, elle m'avait posé un lapin, j'avais vendu la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Elle avait joué avec moi au chat elle a souri et me laissait seule avec mon cafard.
Le surréalisme
Je marche devant moi et je me suis
Promeneur solitaire sur la plage désertée
Alexandrin abandonné sur la page blanche
Je cherche mes mots parmi tous mes maux étalés
Un escargot très habité
Inscrit sa trace sur le sable
A grands coups de bave
Comme il a l'air brave
Et pressé
Un cargo par l'horizon aspiré
Ecrit son destin
A grands jets de noire fumée
Sur la ligne d'horizon
D'une mer peinte à l'huile
Par un artiste halluciné
Jettera-t'il son ancre en Chine?
Mes pas m'ont précédé et se sont perdus
L’escargot dans sa hâte m’a semé
Sa trace s'est évanouie
Dans un ciel noir d'encre
Où un cargo s'est perdu à chiner
Alors Nita m'a dit
Il est l'heure de se réveiller
Retour à la réalité
À propos du sentiment amoureux...
Juste avant de prendre son téléphone
La petite voix se fit entendre...
Alors, tu veux ou tu veux pas?
Si tu veux, méfie toi
Descente dangereuse !
Des emmerdes, tu vas en avoir,
Et pas qu'un peu !
Souviens toi, il chantait, le grand Jacques
"Vas-y pas Gaston, mets-la en liste d'attente..."
Tu vas glisser dans le fleuve qui bouillonne...
Ta seule victoire est dans la fuite....
Souviens toi de ce qui c'est passé la dernière fois...
Jusqu'où t'a mené la dégringolade...
Dans le trente sixième dessous et bien pire...
Je ne vais pas avoir la cruauté
De te rappeler certains souvenirs
Allons, repose ton téléphone,
Ça vaudra peut-être mieux pour toi...
… Mais , si tu ne veux pas ,
Tu ne sais pas ce que tu perds...
Pas envie de connaître
Griserie et ivresse de l’inconnu
Ouvertures de portes sur un monde enivrant
Plaisir intense de l'attente
De l'être aimée et chérie ?
Le souffle puissant du sentiment de liberté
Qui gonfle tes poumons
D'un air si fort qu'il finit par te saouler
Tu refais le monde ,
Rencontres folles n'importe où n'importe quand
Tout est trop bon, cinés, restos ,
Gondoles à Venise, visite du Prado
Moules frites à Bruxelles
Mille lettres tous les jours
Le facteur est en burn-out...
....Alors , dis , vraiment...
T'y vas ou t'y vas pas...?
avril 2024
La dentellière.
Elle est bien prude la petite dentellière,
les yeux sagement baissés sur son ouvrage,
le geste précis et délicat.
Quelles folles pensées se bousculent derrière ce front en apparence si serein ?
En y regardant bien,
on peut deviner un discret empourprement des joues
qui peut laisser imaginer que les pensées les plus folles
se bousculent dans cette tête si gironde.
Est elle vraiment si sage la petite dentellière ?
Jésus
Il franchît le portail à mon invite
par une belle après-midi de printemps
dont je profitais pour ravauder le jardin
avant l'arrivée des beaux jours.
"Bonjour me dit-il, je m'appelle Jésus
et je viens racheter vos péchés".
« Ah, ça tombe mal, vous voyez,
car je n'ai qu'un tout petit pêcher mignon
qui me donne des fruits délicieux
qui ne sont pas défendus
et il n'est pas à vendre.
J'ai bien quelques pommiers
mais ils ne sont pas à vendre non plus.
Quant aux choux je les ai paumés
dans des placements foireux
qui ne valaient pas une cerise
conseillés par un banquier véreux
à qui j'ai envoyé mon avocat
mais qui lui aussi était marron.
Enfin bref, vous voyez, mon pauvre Jésus,
Pour le rachat de mes pêchers,
vous pouvez mettre une croix dessus."
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