octobre 2025

Voyage intérieur

 

D’aussi loin que je me souvienne, la musique a toujours eu une grande importance  ; dans la vallée de mes souvenirs, dans la forêt profonde de mes méditation, Beethoven fut pour moi une énorme révélation grâce à l’écoute du phonographe familial, plus tard, l’écoute des chants grégoriens dans l'abbaye de Solesmes bouleversa dans mon cerveau la quête du beau et du sublime.

A un âge plus avancée les grands airs d’opéras prirent leurs places dans mes souvenirs musicaux

Beethoven grâce à sa musique et ses silences peupla mes méditations pastorales mes désirs héroïques ou pathétiques de l'apprentissage de la vie,

Que n'ai-je entendu par la suite les bruits des moteurs, les cris de douleur des malades, les cris de peur des enfants ; tout cela agressait encore mes tympans

Les chants grégoriens des bénédictins de l’abbaye de Solesmes m'ont réconcilié grâce à cette musique du silence inspirée par un Dieu créateur de sublime, avec toutes les parties les plus intimes et les plus profondes de mon cerveau encore vierges par endroits.

Y aurait-il de multiples espaces toujours libres d' accueillir de nouvelles musiques tristes et sévères, mes héroïques dégagées pour les chansons anarchistes de George et de Léo ?

Des tristes mélopées bretonnes semblables à ces airs de binious celtiques

Des cases fantastiques pour Berlioz

D’autres plus pathétiques pour Tchaïkovski

Des grands récitatifs lyriques dans des airs d'opéra Carmen de Bizet la Traviata et Nabucco de Verdi

Des chansons tristes et heureuse des romances que Roméo chantait à Juliette, des complaintes des forçats cassant des pierres dans l'île de Ré

Le son du clairon triste évoquant les morts stupides des guerres

Et si un jour toutes ces cases privilégiées se réunissaient, verrions nous  la mort danser avec la vie, la joie avec la tristesse, les pleurs avec les éclats de rire ?

Quelle belle symphonie cela ferait !

 

 

Mai 2025

 

À la manière de Cyrano...

 

POETIQUE

Ses yeux sont d’un bleu à faire rougir la mer

Pâlir les Etoiles illuminer la terre

 

HISTORIQUE

Si Cléopâtre avait eu les mêmes

Antoine l’aurait suivi jusqu’ à Jérusalem

 

MATHEMATIQUE

Ils ne sont que deux mais à tout prendre

L’infini pour cette inconnue se perd dans ses méandres

 

RENAISSANCE

C’est   Chambord c’est Chenonceau

Que dis-je c est Chambord c’est Azay le rideau

 

CYRANESQUE

C’est la mer bleue quand ils se plaignent

Pour un opticien qu’ elle enseigne

 

BOTANIQUE

Ces mirettes d’un bleu d’iris

Font du tort aux myosotis

 

BRELIEN

Des yeux à croquer la fortune a décroisser la lune

A faire de l’ombre au grand Neptune

 

EUROPEEN

Bleu azur azul azzuro

Dans toutes les langues ses yeux sont les plus beaux

 

Février 2025

 

 

Longtemps, je me suis couché de bonne heure.

Mais ce soir-là, l’insomnie m’avait un peu pris en traître. Je me levai et, parcourant la bibliothèque mes doigts effleurèrent l’étagère où dormaient quelques disques anciens., j’en sortis un à la pochette abimée par le temps,  c’était le premier microsillon que nous avions acheté dans les années soixante je plaçai sur la platine le disque vinyle . Un craquement léger, puis un grésillement me rappela l’ de ce microsillon puis un court silence se produisit  avant que les premières notes ne s’élèvent.

 

À cet instant précis, un frisson me traversa. La Pastorale…

 

Je n’y avais pas trop pensé depuis des années. Pourtant, dès les premiers accords, quelque chose me pénétra. Ce n’était pas seulement de la musique que j’écoutais : c’était une clé tournant lentement dans la serrure d’une porte oubliée. Une porte qui dans le noir ouvrait, me précipitant dans ma jeunesse.

 

La lumière crue de la pièce s’effaça, remplacée par une douce clarté estivale. Je n’étais plus là, assis, mais dans un pré immense baigné de soleil. Une brise légère faisait danser les hautes herbes, e calme de la campagne invoquant les douces mœurs des bergers . Et l’odeur de la terre humide après l’orage  montait jusqu’à moi. J’entendais, derrière la musique, le chant d’un ruisseau serpentant entre les rochers moussus tout ceci me rappela la phrase de Berlioz la 6 un étonnant paysage composé par Poussin et dessiné par Michel ange

 

C’était l’été de mon enfance.

 

À cette époque, chaque matin de vacances, mon frère ainé ouvrait les volets en sifflotant ce même air de Beethoven. Il avait ce don de faire exister la musique même sans instrument. Il aimait la nature et prétendait que la Sixième Symphonie était le plus beau tableau sonore jamais peint.

 

Je revois la vieille radio posée sur la table en bois, ses grésillements charmants accompagnant les premiers mouvements de l’orchestre. Ma mère versait du café fumant dans une tasse ébréchée pendant que je trempais un morceau de pain dans mon chocolat chaud. « Écoute bien, me disait-elle, on y entend la rivière, les oiseaux, le tonnerre au loin. Beethoven a tout mis là-dedans, comme un poète. »

 

Et moi, du haut de mes dix ans, je fermais les yeux et essayais d’entendre ce qu’il entendait.

 

Aujourd’hui, en laissant la musique m’envahir, je ne fais plus d’effort. Tout revient naturellement. Les matins insouciants, les promenades à travers champs, les après-midis passés à courir pieds nus dans l’herbe. Même l’orage du quatrième mouvement réveille en moi un souvenir précis : celui d’un soir où nous avions dû mes copains et moi nous réfugier dans une grange, riant sous la pluie battante

 

Je suis revenu. Un instant, je suis cet enfant,  insouciant. La musique me rend ce que j’avais perdu, ce que le temps avait enfoui sous des couches de réalités successives.

 

Puis le dernier mouvement commence, et c’est comme un sourire dans le vent, un retour au calme, une paix retrouvée. L’orage est passé. Je rouvre les yeux, mais je ne suis plus tout à fait le même.

 

La symphonie touche à sa fin, le sillon du vinyle continue de tourner doucement. Le silence revient. Mais en moi, quelque chose résonne encore.

 

Et je comprends que je viens de retrouver une partie de de moi-même.

25 nov 2024

 

Je te veux de laine et de soie
D’Ispahan douce comme ta peau
Que mes mains sont avides de caresser
Je te veux de laine des moutons
De l’Irlande pour réchauffer mon corps et mon cœur
De cette laine des iles d’Aran
Sur lesquelles se meurent des marins téméraires
Joueurs de violons nostalgiques et buveurs de bière
Sur ces terres désolées rudes mais authentiques
Tu es semblable à cette ile d Iirishmore
Frêle et solide naturelle et sauvage
Silencieuse comme la tendresse
Espérant comme un désert
Q un nuage de pluie caresse
Riante comme l’oiseau qui regagne la terre
Tu es aigle et moineau
Tu es mon ile

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