mai 2025

L’homme statue – une rencontre insolite

L’homme se promène dans le parc et soudain s’avance attiré par un homme debout sur une estrade improvisée, on dirait un mime, il est immobile comme une statue. Une pancarte à ses pieds dit « une pièce pour une révélation … » suivi de trois petits points.

L’homme hésite, il est intrigué, puis, curieux, décide de mettre une pièce. L’homme immobile se met à bouger et à parler :

  • « bonjour Monsieur. Ne gardez pas ce secret sinon il vous détruira…
  • Mais de quoi parlez vous ?
  • L’homme reprend : La disparition d’un tableau de grande valeur, dans la maison de feu votre mère, vous perturbe depuis plusieurs semaines, vos nuits sont très agitées. Pourquoi n’avez-vous pas déposé plainte. La situation vous dérange fortement.
  • Mais comment pouvez vous savoir une chose pareille ? dit le Monsieur.
  • il suffit de lire dans vos pensées dit l’homme,
  • le Monsieur est abasourdi. Et que disent mes pensées ?
  • au fond de vous, vous savez très bien que seul vous et votre frère jumeau avez accès à la maison de feu votre mère. Pourtant votre situation de député vous empêche de parler, plutôt se taire qu’éviter un scandale… sachez percer ce secret sinon il vous détruira...
  • l’homme se tait, il est bouleversé. Il repart le dos voûté, la tête basse.

 

Une femme arrive avec sa fille de 13 ans, tout aussi intriguée, elle a entendu les bribes de mots « éviter un scandale » « percer ce secret  ». Elle s’approche avec sa fille. Elle lit la pancarte au pied de l’homme statue : « une pièce pour une révélation … suivi de trois petits points.

La femme hésite, elle est intriguée, puis, curieuse, décide de mettre une pièce. L’homme immobile se met à bouger et à parler :

  • « bonjour Madame, ne gardez pas ce secret sinon il vous détruira. Ne croyez vous pas qu’il est tant de le révéler à votre fille qui est en âge de savoir ?
  • De quoi parle t il maman dit la jeune fille ?
  • « Je ne sais pas répond » la mère qui a du mal à cacher sa soudaine émotion,
  • Un lourd silence s’ensuit…. Et l’homme redevient immobile, comme une statue,
  • Alors la jeune fille sort une pièce de sa poche et la pose devant l’homme immobile,
  • « bonjour jeune fille » dit il. « demande à ta mère qui est vraiment ton père »
  • La mère, bouleversée, prend sa fille par la main et s’enfuit… 

 

Derrière un arbre, un jeune homme a assisté aux deux scènes et reste ébahi. Il s’interroge car il a bien envie d’aller voir l’homme immobile, mais il sent que le risque est grand.

mars 2025

L’ART

L’art, tel un souffle de liberté,
Nous ouvre un espace sans frontières,
Là où l’imaginaire prend son envol,
Au-delà des murs du réel, il éclaire
Les chemins secrets de l’âme,
Voyageant sans fin dans le temps,
S’échappant des chaînes du tangible,
Pour découvrir des horizons nouveaux.

Il permet de dire l’indicible,
De conter l’invisible et l’impensable,
Les drames, les absurdités de la vie,
Afin de transcender notre fragile condition,
Et d’élever l’humain vers l’infini.

L’art, fenêtre ouverte sur l’âme,
Plonge dans l’inconscient collectif,
Dans un langage de symboles éternels,
Révélateurs des archétypes enfouis :
Le héros, la mère, l’ombre secrète,
Qui résonnent en chacun de nous,
Témoins d’une humanité partagée,
Au-delà de nos différences, unis.

 

 

DIALOGUE entre LE CRI de Munch et le MARCHEUR de Giacometti

Ne me vois-tu pas, moi, Le Cri de Munch ?
Je suis la peur, l’angoisse qui consume l’âme.
Je hurle, mais nul ne m’entend.
Ne vois-tu pas ? Le ciel saigne, la terre vacille,
Le monde se dissout et moi, je sombre dans l’abîme.

Regarde-moi, je suis L’Homme qui marche de Giacometti.
Vois mon corps frêle, ma silhouette étirée par le temps.
moi aussi, j’ai hurlé ma douleur et vu le monde s’effondrer sous mes pieds,

Regarde moi, j’ai décidé d’avancer.
vois comme mes pas résonnent dans l’éternité,
Parce qu’exister, c’est ne jamais cesser d’avancer.

20 janvier 2025

 

Réminiscence

Les derniers reflets du jour s’effaçaient doucement, la chaleur s’évanouissait tandis que la fraîcheur du soir caressait mon visage. Je levai les yeux vers le ciel et me laissait imprégnée par l’atmosphère de la nuit naissante. Ce moment magique où l’obscurité s’avance effaçant peu à peu la lumière du jour. Les étoiles, discrètes et mystérieuses, commençaient à scintiller. Elles semblaient infiniment proche et pourtant si lointaines.

La nuit étoilée éveillait en moi les souvenirs de mon enfance et m’enveloppait d’une douce nostalgie. Je me revoyais, enfant, dans le jardin de ma grand-mère à l’Ile d’Oléron. Ma mère nous emmenait dehors. Là, dans ce silence vibrant, le temps était suspendu. Elle levait le doigt vers le ciel et nous montrait les étoiles. Elle connaissait leurs noms : la Grande Ourse dessinant un chariot ou une grande casserole suivant les mythes, et là Pégase, le cheval ailé, puis Orion les 3 étoiles alignées dessinant la ceinture du chasseur et l’Etoile Polaire qui guidait les marins en mer. Chaque étoile avait une histoire, une place dans les légendes qu’elle murmurait, comme si le ciel était un livre ouvert qu’elle seule savait lire. « Regarde, me disait-elle, elles sont toujours là. Elles étaient là avant nous, et elles resteront bien après. » « Tu comprends, n’est-ce pas ? Ce que tu vois là-haut, c’est plus grand que tout. » « quoi qu’il advienne, ces lumières continueront de briller. » J’étais émerveillée par les mots poétiques et le scintillement des astres. C’est là que j’ai appris à aimer le mystère, à trouver dans l’inconnu une invitation à rêver.

Parfois, ma mère évoquait les souvenirs de son enfance. La nuit, en secret, elle grimpait sur le toit avec ses frères et sœurs. Ce qu’ils percevaient alors comme un immense feu d’artifice, fascinant et spectaculaire dans leur regard d’enfants empreint d’innocence, n’était en réalité que les bombardements allemands durant la guerre. À leurs yeux, c’était un spectacle à la fois magique et irréel.

Il suffit d’un regard vers une nuit étoilée pour que les souvenirs m’envahissent. Je retrouve le jardin de mon enfance, ce lieu qui, à mes yeux d’enfant, semblait être le centre de l’univers. Alors, pour un instant, je redeviens cet enfant qui regarde les étoiles sans chercher à comprendre, seulement à ressentir. Les étoiles sont à la fois passé et présent, souvenir et promesse. Les nuits étoilées ont ce pouvoir étrange : elles ne changent jamais, mais elles nous changent, nous, à chaque fois qu’on les contemple.

 

 

20 janvier 2025

 

Il y a ces mots qui s’effacent dans le silence, ceux que j’aurais tant voulu entendre mais qui ne sont jamais venus, et ces mots indicibles que je n’ai jamais su prononcer.
Il y a les mots simples, doux et suaves, ceux qui ont su me réconforter.
Il y a les mots rudes, secs et abrupts, lancés comme des flèches, qui m’ont blessée.
Il y a les mots qui mentent, qui trahissent et brisent ma confiance.
Et puis, parfois, il y a ce mot inattendu, qui surgit sans prévenir, révélant un secret, une vérité enfouie, ou offrant une nouvelle lumière. Ce mot-là me traverse, m’ébranle d’émotion et, enfin, me libère…

7 octobre 2024

 

C’est moi à 7 ans. Les pieds dans la boue. Mon père nous emmène découvrir un terrain vague, perdu au milieu de nulle part. Devant moi, un énorme trou béant s’ouvre dans le sol détrempé. Un moment fascinant et étrange car avec mes yeux d'enfant, je n’arrive pas à imaginer qu'un immeuble pourrait émerger de ce trou creusé pour les fondations. Mes parents viennent d’acheter un appartement sur plan dans une ville de banlieue parisienne de la Vallée de Montmorency. C'est l'image que j’ai gardée de la première visite des lieux. Une petite ville rurale, parsemée de maisons au cœur des champs, qui se transforme en immense chantier. Soudain, tout semble sorti de terre comme par magie, les immeubles, les tours et ce béton qui envahit peu à peu la campagne.

 

C’est moi à 19 ans, debout sur la plateforme extérieure d’un ancien bus parisien, les cheveux aux vents. Follement heureuse de cette liberté acquise grâce à mon travail, chaque soir je traverse tout Paris pour rejoindre le lycée Place d’Italie. Là je suis des cours du soir en vue de passer mon bac. Je suis exaltée à l’idée d’être libre et d’embrasser le monde. A la fin de l’année, j’aurai mon bac et réaliserai mon rêve d’aller à l’université. Mon exaltation n’a d’égal que mon éblouissement devant la magie de Paris, ses lumières et la magnificence de ses monuments qui résonne avec la joie que j’ai au cœur. Il y a quelques années, il m’aurait été impossible de l’imaginer. Et pourtant, en mon fort intérieur, je n’en ai jamais douté.

 

 

 4 novembre 2024

 

Je suis entrée dans une nouvelle ère de ma vie,
En poussant derrière moi la porte du passé.
C’est en janvier qu’un vent de renouveau s’est levé.

 

En janvier, la neige tombait, le froid était saisissant,
la ville s'étendait sous un voile blanc immaculé,
En janvier, je me sentais prisonnière d’une relation étouffante, figée comme un lac gelé.
L’hiver glacial semblait refléter l’immobilité de ma vie, sans horizon, sans issue.
Pourtant, au creux de ce gel, je sentais poindre un changement inévitable.

Janvier portait déjà les promesses d’un bouleversement à venir,

En janvier, sous les flocons, je parcourais les rues enneigées,
en quête d’un abri, d’un refuge, imaginant un ailleurs.
En janvier, je savais, au fond de moi, qu’avant la fonte des neiges,
je serais partie, libre.

 

25 novembre

 

La Vague des Sentiments

 

Mon cœur tumultueux s’emballe,

L’adrénaline se répand dans mes veines,

dans un élan fougueux, pleine d’allégresse,

je me sens emportée, enivrée d’enthousiasme,

grisée par ce puissant jaillissement vital,

qui m’élève vers une hauteur prodigieuse.

Couleurs

 

Rouge, le sang qui coule dans mes veines, l’énergie, la vie,

Orange, la couleur chatoyante des fleurs d’automne,

Jaune, la lumière et la chaleur d’un soleil d’été,

Vert, la douceur d’une prairie au printemps, quand la nature renaît,

Bleu, le ciel d’azur, l’air que je respire, l’esprit calme et tranquille, l’âme sereine,

Violet, l’intuition, la lumière divine,

Tout comme l’arc en ciel nait d’un rayon de soleil après la pluie,

L’âme ne connaitrait pas l’arc en ciel si les yeux n’avaient pas de larmes pour pleurer.

Petit être mystérieux

 

 

Je fus réveillée en pleine nuit avec une sensation étrange.

Il y avait une présence dans la pièce, quelque chose d’inhabituel.

Aucun signe visible dans cette profonde obscurité.

Mais la présence était là, tout près de moi, elle emplissait l’espace.

Tous mes sens étaient en éveil.

Enfin je me levais et allumais la lumière, il n’y avait rien.

Pas âme qui vive, pas un souffle, pas un bruit.

Pourtant la présence était toujours là.

J’allais éteindre la lumière lorsque j’aperçus mon reflet dans le miroir de la chambre.

Quelle ne fut pas ma surprise de voir dans le miroir un petit ange sur mon épaule. !

Il me fit un clin d’œil et un sourire et disparut tout aussi mystérieusement.

un Archéologue et la découverte d’une momie

Nous étions écrasés par la chaleur du soleil. L’on cherchait depuis des mois. Partis tôt ce matin, il faisait maintenant une chaleur étouffante. Les fouilles devenaient une routine sans fin, cette routine m’épuisait. Des heures à creuser sous le sable, casser les pierres, soulever les cailloux.

Au bord de l’épuisement, ma vue se brouillait. Soudain je crus apercevoir sous le sable un morceau de pierre étrange. J’étais à bout de force « probablement un mirage » ai-je pensé. Mais il y avait quelque chose d’insolite. Je me suis senti attiré comme par un aimant. En approchant, ma vision s’éclaircissait. Il y avait là quelque chose d’inhabituel. J’étais de plus en plus intrigué.

Redoublant de force, je me suis mis à creuser et creuser encore. La pierre apparaissait, des éclats brillaient sous un soleil éclatant. J’étais émerveillé. Ces longs mois de fouille n’avaient pas été vains. Je vivais un moment extraordinaire. Mon attention fut attirée par des caractères gravés dans la pierre, des hiéroglyphes. Je compris qu’il s’agissait d’une épitaphe lorsque j’ai lu « La mort est le seul chemin qui mène à la renaissance ». C’était donc bien un tombeau. Ici gisait une momie.

Filiation

 

 

Mes mots sont tabous dans une famille où certains mots ne se prononcent pas,

Mes mots sont silencieux dans une famille où l’on ne m’entend pas,

Mes mots sont étouffés dans une famille bruyante et agitée, où l’on parle de tout sauf des choses de la vie,

Mes mots sont une énigme s’ils expriment une émotion, qui suis-je pour oser ce que d’autres s’interdisent ?

Mes mots sont un mystère s’ils expriment la compassion, perçue par d’autres comme une faiblesse.

Mes mots sont parfois rejetés avec violence mais je ne m’y résigne pas.